"Face à la progression exceptionnelle des surfaces en agriculture biologique en 2014, l’enveloppe d’aides mobilisée, bien qu’en augmentation de 16 millions d’euros (passant de 87 millions en 2013 à 103 en 2014, conformément aux engagements du Programme Ambition bio), ne permettait pas de répondre à l’ensemble des demandes au niveau maximum", explique-t-il.
Les producteurs bio avaient appris le 7 mars que l'aide au maintien pour 2014, versée avec 3 mois de retard, serait amputée de 25 %. Se sentant floués par cette décision contraire aux annonces du plan Ambition Bio 2017, ils se sont fortement mobilisés dans toutes les régions. Des manifestations sont prévues aujourd'hui dans les grandes villes françaises de 17 régions : Paris, Nantes, Rennes, Toulouse, lyon, Marseille, Limoges, Lille, Poitiers, Angoulême...
Déblocage de moyens complémentaires
Face à cette mobilisation du réseau bio et citoyenne, le ministère a cherché des solutions. "En cohérence avec son objectif de soutenir le développement de l’agriculture biologique, le Ministre annonce donc le déblocage de moyens complémentaires permettant d’aider chaque agriculteur bio au niveau prévu initialement pour 2014. Cette aide sera versée dans le courant de l’été", détaille le communiqué.
Il rappelle que "depuis 2012, le Gouvernement fait du développement de l’agriculture biologique une priorité. C’est le sens du Plan « Ambition bio 2017 » présenté en 2013 dont l’objectif est le doublement des surfaces en bio d’ici 2017. Pour y parvenir les moyens financiers dégagés par le Gouvernement sont sans précédent".
Le ministère confirme son engagement : "Pour la période 2015-2020, la réforme de la Pac négociée par Stéphane Le Foll permettra de doubler les aides à la bio, en les portant à 180 millions d’euros en 2020 (par rapport à 2012). Sur l’ensemble de la période 2015-2020, cet encouragement à la bio représentera ainsi une enveloppe moyenne de 160 millions d’euros par an."
Stéphane Le Foll déclare : « Je me félicite de la progression continue de l’agriculture biologique dans notre pays. Elle est désormais la troisième de l’Union européenne et vient de dépasser les superficies en bio en Allemagne. Il était important pour moi, malgré les contraintes budgétaires de pouvoir envoyer un message de confiance à la filière en garantissant le niveau d’aide prévu ».
Un signal positif
Stéphanie Pageot, présidente du réseau Fnab, se félicite de cette décision : "C'est un signal positif. Notre mobilisation, notre travail de négociation et le relais des media ont permis de réparer cette injustice. Le ministre a su solliciter l'aide du budget de l'Etat pour pouvoir honorer ses engagements". Pour Stéphanie Pageot, "il est important de rester mobilisés car la problématique 2015-2020 n'est pas résolue".
L'objectif est que les régions, désormais autorités de gestion des fonds Feader dans le cadre du cofinancement, accordent suffisamment de crédits pour poursuivre le développement de la bio. La Fnab demande à l'Etat d'octroyer la possibilité aux régions de plafonner l'aide à la conversion, afin que les enveloppes soient suffisantes pour financer aussi l'aide au maintien. Rogner, voire remettre en cause cette aide à la reconnaissance, qui rémunère aussi les services environnementaux fournis par la bio, serait une entrave au développement de la bio.